Port-au-Prince le 28 novembre 2022.- Accompagnée de son directeur de cabinet et du directeur général, la ministre intérimaire de la Justice et de la Sécurité publique, Me Émmelie PROPHÈTE-MILCÉ, a présidé, ce lundi 28 novembre 2022, une importante séance de travail avec les commissaires du gouvernement près les dix-huit (18) juridictions du pays.

Au cours de cette rencontre déroulée à la salle de conférence dudit ministère, en présence également du directeur des Affaires judiciaires, la question de la détention préventive prolongée a été, entre autres, largement débattue. « Il est important que les acteurs du système judiciaire travaillent en synergie afin de réduire la surpopulation carcérale en Haïti », a fait savoir la ministre qui a clairement exprimé sa volonté de faire de la lutte contre la détention préventive prolongée son cheval de bataille.

Réagissant aux propos des différents chefs de poursuite pénale du pays qui ont, tour à tour, pris la parole pour saluer son arrivée à la tête du ministère de la Justice et de la Sécurité publique, la garde des Sceaux a plaidé en faveur d’une meilleure appréciation de la part parquetiers des infractions mineures qui ne nécessitent pas toujours, au regard de la Loi, une détention de la personne fautive.

Le directeur général du MJSP, Me Jean Fallières BAZELAIS, a abondé dans le même sens pour requérir les chefs des différentes juridictions d’organiser des audiences correctionnelles et criminelles régulièrement afin de parvenir au désengorgement effectif des centres carcéraux du pays. Il en a profité pour rappeler l’obligation qui leur est faite, dans le cadre de leur fonction, de soumettre un rapport de travail mensuel à l’attention des autorités du ministère.

Pour sa part, le directeur de cabinet, Me Paul Eronce VILLARD, connu pour le dynamisme dont il a fait montre lorsqu’il était à la tête du Parquet de Port-au-Prince, a tenu à partager son expérience professionnelle avec les commissaires du gouvernement auprès desquels il a fait l’éloge des mesures prises lors de son administration afin de lutter contre le flux entrant des détenus dans les centres carcéraux de sa juridiction.

Les parquetiers ont, pour leur part, dressé un tableau des besoins de leur juridiction respective. Le manque de certains matériels logistiques constitue, selon eux, un véritable obstacle à la poursuite des objectifs visant à réduire la détention préventive prolongée. Toutefois, ils ont convenu de la nécessité urgente de mobiliser les moyens qui sont à leur disposition afin de faire respecter les droits fondamentaux des justiciables. « Cela passe inévitablement, pour reprendre leurs propos, par la création d’une synergie entre les Parquets et les autres acteurs de la chaine pénale ».

Ayant déjà eu connaissance de certains problèmes auxquels sont confrontés les parquets, la ministre qui n’a de cesse de rappeler aux commissaires le rôle qui leur est dévolu de protéger la société, a assuré les « magistrats debout » que des suivis sont en cours dans le but de répondre à certains besoins urgents.

La rencontre, considérée par les autorités du ministère de la Justice comme la première de toute une longue série, a pris fin dans une ambiance conviviale.

Unité de Communication MJSP